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Envie de sexe et relents de vanille française

Il y a trois périodes dans votre vie. Il y a celle où, trop jeune, vous ne pensez jamais aux filles. Il y a celle où, trop vieux, vous n’y pensez plus vraiment. Puis il y a le reste de votre vie où vous ne pensez qu’à ça.

Je n’arrive pas trop à me souvenir du moment exact où j’ai passé d’une période à l’autre. Dans ma mémoire trouble, je joue au Lego un jour puis je suis obnubilé par la gent féminine le lendemain. J’ai troqué ma naïveté et ma paisible vie pour l’envie et les tourments. Parce qu’en matière de troc sentimental, l’adolescent est un Amérindien.

La place qu’occupent les femmes monte en flèche le long de l’adolescence pour atteindre un plateau effarant qui se maintiendra pour des années durant lesquels le sexe régira subtilement votre vie sans que vous ne le réalisiez vraiment, aveuglés que vous êtes par les hormones que sécrètent à grandes pompes votre cerveau tristement masculin.

Au secondaire, il y avait le sport oui, la politique, un peu, la littérature à temps perdu certes, mais il y avait surtout les filles. Les filles et leurs jeans tailles basses qui déambulent dans les corridors. Les filles et leurs camisoles indécentes qui marchent au lieu de courir en éducation physique (je ne comptais pas le nombre de tours que je réalisais, mais bien le nombre de fois que je pouvais me rincer l’œil en les dépassant). Les filles et leurs yeux immenses, leurs parfums aux arômes enivrants, leurs cous invitants, leurs jambes infinies.

Adolescents, ils y avaient ces samedis après-midi où nous allions nous chercher une gigantesque glace à la vanille française, chocolat noir et arachides croquantes pour ensuite aller s’assoir moi, Ben et Michael sur un banc au centre d’achat. Munis de nos monts glacés, nous mations plus que regardions les filles dans une salacerie que juvénilité excusait.

Puis arrive un âge où l’on arrête d’imaginer le sexe, on le fait. Rien pour arranger les choses. L’anxiété croissante dans l’attente de la première fois devient oppressante, forniquer est une finalité. Viennent finalement les premières expériences et quelques coïts précipités, les attentes pourtant stratosphériques sont pulvérisées, l’homme est désormais esclave.

La vie devient dès lors une quête constante, le désintéressement des relations homme-femme n’est plus que caduque utopie, l’homme est en chasse, en mode prospection 24/7. La vie est trépidante, les rencontres stimulantes, chaque coït obtenu à grands coups de séduction sauvage est une anecdote à venir dans nos biographies non autorisées qui viendront bien un jour.

Les années passent sans que le charme féminin ne s’essouffle, dans une espèce de fatalité contre laquelle j’ai eu tôt fait de cesser de lutter. N’en reste pas moins que je ne peux m’empêcher de ressentir une impuissance niaise lorsque le froid de mon lit vide me fait grelotter.

Ma rupture récente me noie dans une léthargie sexuelle pour le moins déstabilisante, une situation que je n’avais pas vécue depuis un moment. Je me sens faible d’être ainsi déséquilibré par cette envie latente, par cette fureur de fourrager.

L’autre soir, j’étais dans un bar et je me sentais un peu misérable avec mes obsessions et mes pulsions. J’ingurgitais mon alcool en regardant les filles se trémousser sur le dancefloor et je ne pouvais m’empêcher de penser au petit gars qui regardait les filles au mail du coin en mangeant une crème glacée que je fus jadis. J’ai l’impression que ma vie est un cycle où rien ne change, si ce n’est que la crème glacée devient bière.

  1. un p'tit gars bin ordinaire
    février 9, 2010 à 4:31

    M’ouais. Si cela peut t’aider : http://fr.wikipen.org/wiki/Sortir_dans_la_rue

    T’as fini de reclasser tes CDs, tes livres. As-tu essayé les cinq premières recettes de ton bouquin de cuisine? Ok, cela ne remplace pas le sexe mais cela change les idées 😉

    • février 9, 2010 à 7:29

      J’adore le lien wiki haha. Sinon, je pense finalement me remettre au sport, ca risque de m’aider à me changer les idées. Pas fou d’essayer la cuisine aussi.

  2. 97
    février 11, 2010 à 4:29

    bin moi je dis que tu devrais te remettre aux crèmes glacées avant de devoir sucrer les fraises! 😉
    (et puis parfois faut se laisser le droit de prendre son temps aussi)

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