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Man on Wire

C’est un de ces samedis au ralenti, bercés par la brume des minutes suspendues. Je me suis levé à 11 heures les yeux un peu secs, le gosier aride et la poche pleine. Après une douche à l’eau bouillante, je me suis concocté un peu de pain doré, la serviette à la taille. J’écoutais The Libertines en maniant avec aplomb œufs, vanille et muscade tandis que le crépitement et l’odeur du beurre fondant dans la poêle emplissaient la pièce.

Après avoir empilé chaotiquement huit tranches de pain grillées avec soin dans une assiette et les avoir arrosées avec volupté de sirop de table, je me suis dirigé vers le salon. Le soleil entrait par la fenêtre, j’étais emmailloté dans une couverte, un samedi dans la brume que je vous disais.

J’ai finalement décidé de fermer les rideaux entre deux bouchées gloutonnes de pain doré et j’ai enfilé le DVD de Man on Wire dans ma playstation.

Man on Wire,  c’est l’histoire de Philippe Petit, un funambule français, qui tombe sur un article traitant du World Trade Center encore à construire lors d’une visite chez le dentiste en 1968. Dès lors, il devient obsédé par les tours et rêve de marcher sur un fil suspendu entre les deux.

Le documentaire raconte donc l’épopée de Philippe et ses amis de l’époque qui montent ce qu’ils décident alors d’appeler « Le Coup ». On y suit les péripéties de l’équipe, les faufilades clandestines sur le toit, les stratagèmes pour y parvenir, la maquette miniature inspirée de clichées pris à partir d’un hélicoptère.

Puis finalement, on en arrive à la journée du 7 août 1974. Vers 7h15, Petit embarque sur le fil qu’ils ont passé la nuit à installer. Pendant 45 minutes, il marche sur le fil, se couchant même sur celui-ci à un certain moment. On voit sa blonde de l’époque en parler avec des larmes de joie et d’émerveillement tandis qu’un de ses amis perd tout simplement la voix en narrant le tout. Les images sont à couper le souffle, c’est une des choses les plus majestueuses que j’ai vues depuis longtemps (parce que de dire « de ma vie » serait un peu mélo, même si j’ai le goût de l’écrire, alors je vais l’écrire entre parenthèses et rajouter un peu de bla bla après et fermer la parenthèse ensuite).

Je sais pas, j’ai trouvé ça vraiment émouvant de voir le récit d’un gars qui va comme ça jusqu’au bout de ses rêves, ça m’a profondément touché.

« Ma criminalité est purement artistique. Si j’avais demandé l’autorisation et qu’on me l’avait refusée, j’aurais fait cette traversée quand même. Mais je n’y ai même pas songé. Pour moi, c’est une évidence : il n’y a pas besoin de permission quand on a envie de faire des choses belles. Il faut les faire, c’est tout. » – Philippe Petit

Catégories :Coup de coeur
  1. Val
    septembre 11, 2010 à 9:10

    Sympa quand même que tu jases d’un documentaire qui a pour décor 2 belles grandes tours, un post daté du 11 septembre. Vraiment, j’te trouve concept.

  2. clarencelinspecteur
    septembre 11, 2010 à 11:03

    J’ai adoré ce film. Ce qui est fascinant avec Petit, c’est qu’il a utilisé tous les mêmes genres de stratagèmes que les terroristes vingt-cinq ans plus tard, pour arriver au résultat contraire: la création au lieu de la destruction.

  3. septembre 13, 2010 à 12:09

    Val: Ouin, timing ordinaire, je n’y avais pas songé.

    Clarence: C’est vrai quand on y songe, c’est deux extrêmes qui partent un peu du même processus. Triste de voir à quel point ce qu’il y a de plus beau dans l’humain est éloigné du plus laid.

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